mercredi 20 novembre 2013

Connaissance et amour (amitié)

Toute personne court le risque de se replier sur elle-même, au lieu d'être le foyer d'une vie ouverte sur les autres. Ce risque menace l'amitié. Il est des êtres fermés, repliés, étroits. On a l'impression que rien ne compte pour ces personnes. Mais il est, au contraire, des êtres ouverts, accueillants, soucieux de partager le bonheur qui les fait vivre. On le constate, l'amour qui rassemble peut toujours se pervertir en repliement égoïste qui ne mérite plus le nom d'amour. Notre drame, auquel nous nous affrontons, c'est de constater le rejet des autres de notre tendresse, de notre amour enfin de notre affection, quoi, nous avons besoin de marcher dans la Charité. mais vous allez me dire oui, mais il y a un risque, c'est que notre amitié devienne étroite et trop sentimentale. C'est vrai mais ne faut-il pas être capable de réaliser une présence ouverte à autrui.
Je voudrais évoquer maintenant l'importance du "signe" dans la relation à autrui. Ce signe d'amour, de bonté, de compréhension, d'apaisement ne peut être "signifiant" que s'il est vraiment révélateur d'une attitude.
Par exemple : 
L'objet que nous offrons par affection à un ami n'a de sens que si l'ensemble de notre comportement témoigne de notre affection. Êtes-vous de mon avis, quand je dis qu'offrir un cadeau à un ami est un signe que nous ne pouvons que faire assez rarement, alors que nous aimons l'ami en permanence ? Le signe n'est nécessaire que pour renforcer notre amitié, pour en avoir une preuve "sensible". Mais à l'évidence quand l'amour est très fort, très enraciné, il a moins besoin de signe - ou du moins, tout nous devient signe.
Je vais tenter de vous faire comprendre autre chose maintenant : 
Comment l'ami et nous arrivons à nous rejoindre, au-delà de tout ce qui pourrait nous tenir éloignés. Nous avons souvent fait cette expérience : quand nous sommes en face d'autrui, nous avons quelquefois du mal à le comprendre. Nous avons aussi attendu avec impatience et espoir telle rencontre : un ami, un frère. Et puis quand nous sommes en face de lui - en sa présence - nous nous sentons maladroit à l'atteindre. Et alors nous repartons avec le sentiment d'être passé à côté de la vérité d'autrui. Ce n'est souvent qu'après la rencontre qu'il nous devient présent. Comme si "l'absence" permettait une meilleure "présence". - Voilà une lumière ! - Nous ne comprenons bien les autres que dans l'éloignement. Et c'est là, que désormais, une communication intérieure, qui ne passe plus par le regard ni par les paroles échangées, mais par une mystérieuse communication, nous établit dans la certitude. Il est là, intérieurement dans notre cœur... Le paradoxe de notre amitié avec l'ami, ne serait-il pas qu'il soit proche de nous alors que nous le sentons tellement absent, loin de nous...
Ce qui est essentiel dans cette expérience, c'est notre passage par la souffrance, pour qu'éclate le véritable amour. C'est un paradoxe qui est éclairant : la joie de l'amour naît de la souffrance ; comme la vie naît de la "mort" (une femme qui accouche : la mort de l'accouchement pour la vie d'un bébé).
Nous faisons alors une prise de conscience, c'est qu'il faut que nous mourons pour être. Nous avons peut-être à mourir à une certaine forme de relation avec l'ami pour entrer dans une relation plus profonde. De même d'ailleurs, sans cesse dans notre vie, nous devons mourir à des formes diverses de possession à l'égard des biens matériels, des idées et surtout à l'égard des autres - amour possessif - pour entrer dans une vie agrandie, davantage épanouie, jusqu'à accepter de mourir, pour entrer dans la Vie nouvelle. 

Avez-vous compris le message ?
Ce n'est pas facile de le mettre noir sur blanc. C'est une sorte de révision de vie qui se réduit à : 
- Est-ce que, par nos comportements et nos paroles, nous répandons autour de nous l'Amour, où, au contraire est-ce que nous semons le pessimisme et le découragement ?
- Est-ce que... nous sommes appelés à être au service des autres ou, au contraire, est-ce que nous cultivons en nous le mal au lieu du bien par de telles interrogations ?

Nous vivons donc un temps de crise en ce moment, mais à l'intérieur de cela il y a un message. La tentation pour nous serait de nous enfoncer dans un égoïsme épais, ou de nous affoler, ou de dire : "Qu'est-ce que la vie veut de nous ?... Pourquoi nous faire endurer cette souffrance ? ..."
Mais, nous savons que le BONHEUR est vivant et présent en plein milieu de notre tempête actuelle, qu'il tient seul - oui, seul - la barque de notre personne (de notre vie quoi !) et qu'il est assez bon et assez fort pour retourner cela... Heureusement, nous arrivons toutefois à lire les signes que la vie nous envoie et avec ces cadeaux, nous nous redressons un peu. Et aussi dans l'action. La vie nous "travaille", elle se compromet et se dépense dans un engagement qui est le notre. Elle est proche, elle vient, elle est là : nous devons savoir voir ce BONHEUR, la vie est sensible dans notre quotidien. Mais nous avons tellement peur de nous faire mal comprendre, nous ne voulons plus de bras croisés, et de cœurs mauvais ! 

Qui rentrera en contact avec nous ?
Pour que nous nous sentons compris, pardonnés pour nos erreurs et surtout aimés. Mais il y a tellement d'obstacles pour vivre et pour aimer autrui. Voilà... Est-ce que je me suis bien expliqué, est-ce que mon langage était assez simple et porteur de ce que je ressens.
Je vous ai écrit ceci avec le souci de me faire comprendre et de me faire plus proche de votre cœur.

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